Ouvrage réalisé en direct-live avec la complicité de quelques fous convaincus
qu'un jour prochain le bon peuple de France se "réveillera" enfin en démocratie...
Le jour dit, Tagor et Falsass arrivèrent devant la porte blindée.
Guy étant pris par ailleurs(1) et Emmett Brown(2) ayant ramené Bonny, Fulbert et Gaston au moment et à l'endroit où s'achevait À l'Asso. du Bon Sens(3), ils se retrouvaient seuls pour accomplir leur mission.
Ce devait être un jeu d'enfant. Ouvrir la porte blindée, récupérer le fameux "n" de ROT-n, suivre les instructions données par leurs comparses et
publier le tout sur ce même site afin que vous, chers lecteurs, puissiez prendre connaissance de l'ultime message de nos amis. Un jeu d'enfant, on vous dit...
Tagor et Falsass vérifiant si personne ne les suit (ou le contraire, on ne sait pas bien)
- Ouvre la porte je te prie, mon bon Falsass, ne faisons pas attendre nos lecteurs...
- Mais, Tagor, heu... la clé, je l'ai mise sous la porte comme prévu quand nous sommes partis !
- ???
- !!!!!
- Non ! C'est pas possible !! Tu as fait ça !!! Idiot que tu es !!!! C'est la clé de chiffrement qu'il fallait passer sous la porte !!!!!
Le fameux "n" de ROT-n !!!!!! Pas la clé de la porte !!!!!!!
- Ah c'est celle-là que Fulbert a glissée là-dessous avant que j'y mette la mienne, je me demandais ce qu'il pouvait bien mijoter.
Je comprends tout maintenant !
- He bien nous voilà propres ! Je ne vois qu'une solution : Essayer de déchiffrer nous-mêmes le document, c'est le seul moyen de retrouver cette clé...
Puisqu'on ne peut pas entrer ici, allons chez toi.
Une occasion d'admirer au passage les érables du Japon de Falsass
Aussitôt dit, aussitôt fait. Pour ne pas se faire repérer, ils passèrent par le parc et se précipitèrent dans le bureau de Falsass.
Là, ils introduisirent la clé (USB, cette fois) dans le portable de ce dernier et se mirent au travail...
Et le temps passait, passait, passait...
Tout ce qu'ils trouvaient ressemblait à ce genre de prose :
"Pbzzr gbhg neevivfgr qbaanag y’vzcerffvba qr qribve neevire, vy f’rabethrvyyvffnvg zêzr q’nibve nhgbhe qr yhv qrf prepyrf qr syntbearhef méyéf, q’bccbeghavfgrf nivqrf, qr guhevséenverf enzcnagf rg qr anïsf fhowhthéf. Frzcvgrearyyr pbubegr qr traf, ra rfcéenapr qr dhrydhrf zvféenoyrf zrahrf zvrggrf, dhv, f’vyf ninvrag znadhé à Nqbys Uvgyre, cbhe ar pvgre dhr yhv, y’nhenvrag gbhg obaarzrag pbagenvag à fr pbagragre qr ivier fn ivr q’negvfgr crvager. Ynvffnag nvafv yr zbaqr ra cnvk."
ou à celle-là :
"Amkkc rmsr yppgtgqrc bmllylr j’gknpcqqgml bc bctmgp yppgtcp, gj q’clmpescgjjgqqygr kêkc b’ytmgp ysrmsp bc jsg bcq acpajcq bc djyemplcspq xéjéq, b’mnnmprslgqrcq ytgbcq, bc rfspgdépygpcq pyknylrq cr bc lyïdq qszhseséq. Qckngrcplcjjc amfmprc bc eclq, cl cqnépylac bc oscjoscq kgqépyzjcq kclscq kgcrrcq, osg, q’gjq ytygclr kylosé à Ybmjd Fgrjcp, nmsp lc agrcp osc jsg, j’yspygclr rmsr zmllckclr amlrpyglr à qc amlrclrcp bc tgtpc qy tgc b’yprgqrc ncglrpc. Jygqqylr yglqg jc kmlbc cl nygv."
Bref, ça leur paraissait drôlement coton...
Jour et nuit, ils se relayaient, mangeant peu, dormant mal, et toujours, à leur réveil, cette sempiternelle question :
-Alors ?
- Rien ! Toujours rien ! Rien de rien ! J'ai encore essayé des tas de valeurs avec des décimales, des racines carrées, des nombres imaginaires, la suite de Fibonacci...
rien ! Zéro ! Zéro ! Zéro ! Zéro !
Tagor interrompit son bâillement, ouvrit de grands yeux et lança :
- Tu veux bien répéter ce que tu viens de dire mon bon Falsass ?
- Heu pourquoi ? Oui, bien sûr "Rien ! Toujours rien ! Rien de rien ! J'ai encore essayé des tas de valeurs avec des décimales, des racines carrées..."
- Non, non, ce que tu as dit à la fin...
- Heu... "la suite de Fibonacci... rien ! Zéro ! Zéro ! Zéro ! Zéro !"
- Zéro ! Est-ce qu'on a essayé ROT-0 ? Jamais ! Et si c'était ça ? Vite Falsass, teste !
- Ça me paraît étrange, mais bon, allons-y.
Et sous les yeux ébahis de nos deux compères, ces lignes légèrement moins énigmatiques apparurent :
"Comme tout arriviste donnant l’impression de devoir arriver, il s’enorgueillissait même d’avoir autour de lui des cercles de flagorneurs zélés, d’opportunistes avides, de thuriféraires rampants et de naïfs subjugués. Sempiternelle cohorte de gens, en espérance de quelques misérables menues miettes, qui, s’ils avaient manqué à Adolf Hitler, pour ne citer que lui, l’auraient tout bonnement contraint à se contenter de vivre sa vie d’artiste peintre. Laissant ainsi le monde en paix."
- Mais alors, si je comprends bien, c'est pas chiffré du tout, il aurait donc suffi d'un simple coup d'oeil au document pour s'en apercevoir !
Au lieu de ça, on a juste indiqué au programme où était le fichier à décrypter et ça fait
qu'on est là-dessus !
- Ben non, c'est pas chiffré du tout ! Regarde le fichier original; c'est clair comme de l'eau de roche.
Falsass déroula le PDF devant les yeux incrédules de Tagor :
- Tu peux l'agrandir, s'il te plaît ?
- Volontiers...
- Mais mais mais... C'est c'est c'est mon bouquin ! Qu'est-ce que... Pourquoi... Qui... qui a fait ça ? Où ? Quand ? Comment ?
- Ah ça, je n'en sais rien, il n'y a que Guy qui peut nous expliquer, conclut Falsass. Tu n'as qu'à l'appeler, il doit être aux Éditions RUSh en train
de peaufiner son dernier bouquin(4)...
Quelques secondes plus tard, la communication était établie au moyen de l'élégant combiné de Falsass
- Hé oui, ma chère Tagor, quand Fulbert a vu Falsass glisser la clé sous la porte, il nous a pris à part, Bonny, Gaston et moi et il
nous a proposé ce plan machiavélique ! Et puis surtout, nous sommes tombés d'accord sur le fait que le meilleur message à délivrer à
nos lecteurs pour exposer ce que pourrait être une vraie démocratie, ça ne pouvait être que ton roman !
- ????
- Mais enfin Guy, mon bouquin explique bien ce qu'est l'isocratie, enfin je veux dire, j'ai fait de mon mieux, mais tu sais bien qu'il est
plein de blagues en tout genre, sans parler des contrepèteries et autres clins d'oeil à mon maître Rabelais ! Et puis j'y ai mis plein d'allusions
à des faits scientifiques auxquels les honnêtes gens devraient s'intéresser plutôt que de se polluer le cerveau devant la télévision... Je me suis fait
plaisir, mais je ne crois pas que cela passionne les foules !!!
- Mais si, mais si Tagor. La façon décalée que tu utilises pour en parler fait passer bien des choses.
- Bon d'accord, on le met en ligne au tarif de zéro euro(5). Mais on va pas y mettre un PDF, il faut coder quelque chose de propre,
et ça va pas être une mince affaire ? Tu ne crois pas ?
- Que crois-tu que j'ai fait pendant tout ce temps ? Tout est déjà en ligne. Je vais te donner le lien, mais avant il faut que tu mettes un avertissement. Tu sais
pour empêcher les services secrets d'accéder au document...
- Oui. Fulbert m'a donné un papier à ce sujet. Je dois l'avoir là dans la poche. Ah oui, c'est ça
"Puisque Bernard Cazeneuve a dit que tous les agents du renseignement étaient des gens honnêtes, respectueux des règles, il suffit de...
Et c'est ainsi que, tout ayant été exécuté dans les moindres détails, Tagor et Falsass partirent pour des vacances bien méritées, non
sans avoir au préalable demandé un petit coup de main aux services autoroutiers :
(1) Ne lui parlez pas du retard pris aux Édtions RUSh !
(2) Robert Zemeckis ayant bien voulu interrompre le tournage de "Retour vers le futur II" pour l'occasion.
(3) Dépêchez-vous de l'acheter avant qu'il ne soit trop tard
(4) Bien vu Falsass ! Ça s'appelle "RUSh, l'aventure" et ce sera disponible avant les fêtes !
(5) D'où le titre du chapitre pour ceux qui ne suivent pas bien...
(6) Oui je sais, il n'y a pas de renvoi 6, mais je fais ce que je veux, je suis en vacances !